Power to The Prose

Ami prosateur, toi qui fonctionne à l’inspiration pure, qui conchie le romantisme de pacotille, la mièvrerie en vers et les neo-parnassiens ringards qui font rimer « soleil » avec « éveil » voire « amour » avec « toujours » (certains osent), bienvenue dans cette zone d’insurrection hermétique au lyrisme facile, mais perméable aux sentiments vrais. Poste ici tes textes divers, petites histoires, aphorismes, nouvelles, pensées… Bref, ce qui te passe par la tête, Ô mon frère.

C'est pas franchement de la prose. Bref, on s'en fout. C'est pour la petite histoire.

Je m'apprête à entrer dans le wagon, les gens se bousculent. Après quatre minutes d'attente sur la ligne 4, la foule se fait dense et féroce. Je laisse passer les plus audacieux - quel savoir-vivre, Messieurs! Et me hisse vers le fond: les gens ne vont jamais jusqu'au bout et préfèrent s'entasser devant la porte. Lors j'aperçois, à ma grande surprise, deux places assises. Si je me fais assez vive, je peux en choper une. Alors je me dirige ostensiblement vers les sièges en jouant des coudes, et m'aperçois bientôt que ma hâte était inutile...

Côté fenêtre dans le sens de la marche, un type est littéralement avachi sur son sac. Quelques mèches grises dégoulinent de sa casquette de marin, et tel l'aubier de l'arbre, son diamètre abdominal témoigne d'un âge avancé : le poids des années ? Il est tout affaissé, accablé, abattu. Mais je ne casse ni ne ralentis mon rythme, et me pose un peu brutalement sur la banquette à côté de lui. J'ai dû le perturber dans son cuvage: il soulève laborieusement la grosse fraise qui lui sert de nez dans ma direction, ne me regarde pas et s'écroule à nouveau sur lui-même. Je dois avoir l'air un peu intriguée, un homme en face de moi me regarde l'air de dire "eh oui, c'est triste... Mais c'est sale", et je me mets à observer du coin de l' oeil mon voisin déviant. Evidemment, rien ne se passe, ce type est saoul, il dort. Il est 13h40. Ca sent la pisse. Il a probablement fait sous lui, un jour passé, et ne s'est pas changé, à quoi bon, il n'a plus rien à prouver à personne de toute façon.

Et la comédie humaine se poursuit. J'accuse force regards incrédules: mais Mademoiselle, vous êtes bien propre et souriante qui pouvez souffrir telle ignominie! Oui mais moi, il m'attendrit, le pauvre papy... J'ai envie de l'embrasser, de lui demander pourquoi.
Deux stations plus loin, un grand métis quadragénaire repère, à son entrée en matière, la place restante, en face du monstre. Elle restera inoccupée. Et ses yeux de m'interroger à leur tour: mais comment pouvez-vous, votre bras touche le sien? Et vous, vous préférez rester debout? Eh bien… Son mouvement de recul me met hors de moi. Je scrute le démissionnaire, lui communique une aigreur à la mesure de ma soudaine affection pour l'ignoble. Quand un strapontin se libère, le grand se jette dessus. En voilà des manières. Le turn-over se perpétue, bien sûr. Et la place reste vide.

Ce type n'aura eu personne en face de lui. Parce qu'il est moche, parce qu'il est vieux, parce qu'il est sale, parce qu’il est saoul. Quand je me lève, personne ne souhaite me remplacer. Emplie d'une profonde tristesse, je remonte vers la ville. Je me fais bousculer en chemin: l’individualisme vissé sous son feutre anthracite. Il ne me dira jamais pardon.

Bon et y avait une conclusion mais je vais vous l'épargner, ne me remerciez pas.

C'est de toi ? J'ai l'impression vague d'avoir déjà lu ça...je me trompe peut-être.

sylvain a écrit:

C'est de toi ? J'ai l'impression vague d'avoir déjà lu ça...je me trompe peut-être.

Je savais bien que je te retrouverais là ....!!!

sylvain a écrit:

C'est de toi ? J'ai l'impression vague d'avoir déjà lu ça...je me trompe peut-être.

Ouh là, ça ressemble peut-être à quelque chose qui existe mais j'ai bien écrit ça... D'abord y a pas de style, c'est pas rythmé partout pareil, y a des passages que j'aime bien, d'autres que j'ai pas réussis du tout, enfin bon, c'était vraiment pour la petite histoire...

Désolé les enfants, ici on ne sert ni thé, ni café.

De la soupe ?

PoLaK a écrit:

De la soupe ?

Ah ben ça fait plaisir! Allez, tout pour l'humour, rien pour l'honneur, une fois de plus.

Souviens toi de ces jeunes loups dans leurs uniformes bleus, traquant les ennemis du peuples jusque dans les greniers, fiers et déterminés à nettoyer la crasse, armés , non de balais, mais de bâtons et de lames.
Le sang a coulé sur la terre battue et les supplications ont déchirés l'air frais du matin, mais, comme un seul homme, les pionniers ont mené à bien leur mission, et fait couler le sang des traitres.
Il est loin ce temps glorieux ou tremblaient les nantis, mais il reviendra, et les justes exactions sont latentes dans les coeurs purs des jeunes fauves qui rèvent de massacres et de viols.
Jeunesse carnassière, avide d'aventure et assoifée d'idéal, souviens-toi du Grand Timonnier, souviens toi de la terreur des chiens face aux tigres juveniles, la révolution revient, tremblent les privilégiés, le prolétariat veut sa dose de sang.
Haut les coeurs, brandissez le drapeau des matins glorieux, fauchez les têtes comme on fauche le blé, afin que le soleil brille pour tous et que cette terre volée nous revienne. Crachez cette haine qui vous ronge, Ô mes frères, que l'amour révolté reverdisse sur nos collines.

BBBBBBBB VVVVVV IIIII UUUUUUUUU


BBBBBBBB VVVVVVV IIIIII UUUUUUUUU



BBBBBBBB VVVVVVVV IIIIIII UUUUUUUUUUUUUUU



BBBBBBBBVVVVVVVVVVVVVVVVIIIIIIIIIIOOOOOOOOOUUUUUUU



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